Dans les années 1980, les pin’s deviennent des objets de collection incontournables en France. Ces petites épinglettes, aux motifs variés et colorés, s’invitent sur les vestes, les sacs et même les casquettes. L’entreprise Arthus-Bertrand joue un rôle clé dans cette popularité grâce à son savoir-faire historique dans la fabrication de décorations officielles et de médailles. Elle a su appliquer cette expertise aux pin’s, en proposant des modèles de grande qualité, souvent en édition limitée, ce qui a immédiatement attiré les collectionneurs. Elle lance des pin’s, devenus rares, pour le tournoi de Roland-Garros en 1986, une première dans l’univers du sport français. Rapidement, d’autres événements suivent. Le phénomène atteint son apogée lors des Jeux Olympiques d’Albertville en 1992, où les échanges de pin’s deviennent une tradition olympique.
À cette époque, les Français vivent pleinement cette vague. Les enfants collectionnent les pin’s dans des classeurs, les adultes échangent sur les marchés aux puces et dans les brocantes. La télévision elle-même se met au diapason, avec des émissions mettant en avant les plus belles collections. Les pin’s deviennent aussi un outil de communication pour les entreprises, symboles de fidélité à une marque ou d’appartenance à un club.
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🏅 Les pin’s olympiques : symboles de prestige
Les pin’s des Jeux Olympiques sont parmi les plus recherchés. À chaque édition, des dizaines de modèles sont créés : pour les délégations, les sponsors, les disciplines sportives, ou les mascottes. Lors des Jeux Olympiques de Paris 2024, une nouvelle vague de pin’s a envahi les boutiques officielles et les lieux emblématiques de la capitale. Les organisateurs ont multiplié les éditions limitées, avec des designs mettant à l’honneur les monuments parisiens, les disciplines sportives ou encore la mascotte Phryge. Ces pin’s, distribués notamment dans les fan zones et échangés entre supporters, devraient rapidement devenir des pièces très prisées des collectionneurs.
Chaque délégation distribue aussi ses propres pin’s, souvent en quantité limitée. Par exemple, lors des Jeux de Tokyo 2020, comme le rappelle Claire, passionnée de pin’s depuis plus de 20 ans : « J’ai échangé un pin’s du Bénin avec un journaliste japonais, c’était unique. Il n’en avait jamais vu un et l’a immédiatement pris en photo pour l’ajouter à son blog. » Le Bénin n’avait que 7 athlètes, donc seulement 7 pin’s, rendant ces derniers extrêmement rares et convoités.
Les pin’s olympiques sont aussi un lien entre cultures. Ils permettent à des personnes venues du monde entier de communiquer, même sans parler la même langue. L’échange de pin’s devient alors un langage universel, fait de passion et de collection.
🎨 Les pin’s publicitaires et culturels
Les marques prestigieuses de l’agroalimentaire, de la mode ou du secteur automobile ont également contribué à la popularité des pin’s. Des pin’s de marques comme Perrier, arborant leur célèbre bouteille verte stylisée, ou Renault avec des slogans comme « Renault, des voitures à vivre » sont très recherchés, surtout lorsqu’ils sont en séries limitées. McDonald’s, Coca-Cola, Nestlé, ou encore France Télécom ont aussi produit des collections entières.
De même, les pin’s liés à la bande dessinée, comme ceux de Tintin, Astérix ou Lucky Luke, ou à des événements culturels (festivals de cinéma, salons du livre, expositions universelles) sont prisés des collectionneurs. Les pin’s deviennent de véritables ambassadeurs d’un moment, d’un lieu ou d’un message. À Paris, dans les années 1990, certaines boulangeries offraient même un pin’s à leurs clients les plus fidèles.
💰 La valeur des pin’s rares
La valeur d’un pin’s dépend de plusieurs facteurs : sa rareté, son état, sa provenance et sa popularité. Plus un modèle est ancien, bien conservé et limité en exemplaires, plus sa valeur grimpe. Certains pin’s des Jeux Olympiques ou des prototypes publicitaires, comme ceux apparus sur le site d’enchères Catawiki ou lors de ventes aux enchères spécialisées comme celles de Drouot, ont dépassé les 1 000 €, comme en témoignent plusieurs ventes documentées sur des plateformes spécialisées telles que Catawiki, Delcampe ou encore Drouot.
Un pin’s rare des Jeux Olympiques de 1992, représentant une mascotte exclusive, s’est vendu aux enchères pour 1 200 € en 2023. Mais d’autres, plus modestes, peuvent valoir entre 50 et 200 €, selon leur intérêt historique ou esthétique. La cote évolue aussi selon les tendances : un pin’s Star Wars peut grimper avec la sortie d’un nouveau film ou une rétrospective.
🚰 Conseils pour les collectionneurs
- Où acheter ? Des sites comme eBay, Etsy, Catawiki ou Delcampe, mais aussi les salons de collectionneurs, brocantes ou bourses aux pin’s. Certains groupes Facebook spécialisés organisent aussi des ventes ou échanges.
- Comment les conserver ? Utilisez des classeurs à feuillets plastifiés, des boîtes en velours ou des vitrines. Évitez les endroits humides ou trop exposés à la lumière.
- Comment les nettoyer ? Utilisez un chiffon doux et de l’eau savonneuse. Évitez les produits abrasifs qui pourraient endommager l’émail. Pour les modèles en métal doré ou argenté, un nettoyage délicat avec un coton-tige peut être utile.
- Comment débuter une collection ? Choisissez une thématique : une marque, un événement, un pays. Commencez petit, et prenez le temps d’apprendre à reconnaître les originaux des copies.
📚 FAQ : Tout savoir sur les pin’s rares
1. Comment identifier un pin’s rare ?
Recherchez des indications de fabrication, des signatures au verso (comme Arthus-Bertrand), l’année de production et informez-vous sur son histoire et sa provenance.
2. Les pin’s perdent-ils de la valeur avec le temps ?
Cela dépend du modèle. Les séries limitées ou les pin’s de marques iconiques conservent généralement leur valeur, voire augmentent. Les copies ou les pin’s promotionnels en grande série, eux, stagnent ou perdent de l’intérêt.
3. Où puis-je échanger des pin’s ?
Des événements comme les Jeux Olympiques offrent des opportunités d’échange. Des groupes Facebook, forums spécialisés, bourses locales ou encore salons annuels à Paris, Lyon ou Nantes permettent aussi de rencontrer d’autres passionnés.
4. Les pin’s numériques (NFT) sont-ils populaires ?
Bien que le CIO ait lancé une collection de pin’s NFT, les collectionneurs restent attachés aux objets physiques. Le plaisir de tenir un pin’s entre ses doigts, de l’exposer, de le chercher en brocante reste irremplaçable.
5. Comment estimer la valeur d’un pin’s ?
Consultez des sites spécialisés, participez à des forums de collectionneurs ou faites appel à des experts. Des ouvrages de cotation existent également, ainsi que des bases de données en ligne alimentées par les collectionneurs eux-mêmes.
Les pin’s rares sont bien plus que de simples objets de collection. Comme le raconte Gérard, collectionneur depuis 1987 : « Chaque pin’s que je possède me rappelle un moment précis, un salon, une rencontre, une émotion. Mon préféré ? Celui de la mascotte de la Coupe du monde 1998, gagné lors d’un jeu concours à la télévision ! » Ils sont le reflet d’une époque, d’événements marquants et de passions partagées. Ils témoignent aussi de l’évolution des modes, des techniques de fabrication et de la société en général. Que vous soyez un collectionneur aguerri ou un novice curieux, le monde des pin’s offre une richesse historique et culturelle inestimable. Alors, prêt à épingler un morceau d’histoire ?