L’année 1955 marque un tournant dans la France d’après-guerre. Alors que le pays poursuit sa reconstruction, il entre aussi dans une période d’ébullition culturelle et d’innovation. Entre changements politiques, progrès techniques, bouleversements sociaux et émergence de la culture jeune, 1955 est une année de faits marquants riches et foisonnants.
Une France en mutation politique et sociale
En 1955, la IVe République est affaiblie par l’instabilité politique. Le gouvernement change à plusieurs reprises : Pierre Mendès France est renversé en février, remplacé par Edgar Faure. Ce dernier dissoudra finalement l’Assemblée nationale en décembre, préfigurant une nouvelle crise politique.
Sur le plan social, la population aspire à la modernité et à une meilleure qualité de vie. Le baby-boom bat son plein et les banlieues commencent à s’étendre. On déménage des centres-villes encombrés vers des lotissements neufs, symboles d’un confort naissant.
La vie quotidienne en 1955 : entre tradition et modernité
Les foyers français de 1955 sont encore largement marqués par une vie domestique traditionnelle. Les tâches ménagères sont encore effectuées à la main, mais l’électroménager commence à s’implanter. Le réfrigérateur, la machine à laver et le mixeur deviennent des objets de désir.
L’automobile se démocratise. La Citroën DS, présentée au Salon de l’Auto d’octobre 1955, fait sensation avec son design futuriste et ses innovations techniques (direction assistée, suspension hydropneumatique).
Côté alimentation, on reste attaché aux marchés et aux produits frais. Le pain, le vin et le fromage rythment encore les repas. Mais des produits nouveaux comme les plats cuisinés en boîte font leur apparition.
L’école et le travail : des repères encore stables
L’enseignement suit encore les codes de la IIIe République : discipline stricte, tableaux noirs, plumes et encriers. Le certificat d’études marque la fin de la scolarité pour beaucoup.
Dans le monde du travail, les ouvriers sont nombreux dans l’industrie et le bâtiment. Les horaires sont longs, mais l’idée des congés payés est désormais bien ancrée. L’ascenseur social semble possible pour certains grâce à l’urbanisation et à la croissance économique.
Culture populaire : les faits marquants de 1955
1955 est une année charnière pour la culture populaire en France. L’influence américaine se fait sentir partout, notamment chez les jeunes qui s’intéressent au rock’n’roll, aux blousons noirs et aux motos.
Cinéma : la jeunesse s’impatiente
Le cinéma français est en pleine mutation. « Les Diaboliques » de Henri-Georges Clouzot sort en 1955 et marque les esprits avec son ambiance sombre et son suspense psychologique. Mais c’est aussi l’année où Claude Chabrol et François Truffaut commencent à préparer ce qui deviendra la Nouvelle Vague, en opposition au cinéma dit « de papa ».
Musique : les premiers frissons du rock
Charles Aznavour, Georges Brassens et Edith Piaf dominent les ondes. Mais les adolescents se tournent vers Elvis Presley et Bill Haley. Le rock’n’roll arrive à petits pas, semant les graines d’une révolution musicale.
Radio et télévision : la voix des années 50
La télévision reste encore un luxe : seuls quelques dizaines de milliers de foyers en sont équipés. Les programmes sont limités mais commencent à s’installer dans le quotidien : on regarde « La Caméra explore le temps » ou « Lectures pour tous ».
La radio reste le média principal. Europe 1, créée en 1955, casse les codes avec un ton plus moderne, plus jeune, et devient la voix d’une génération.
Objets cultes et tendances en France : faits marquants de 1955
Outre la DS, d’autres objets deviennent emblématiques : la machine à écrire portative, le tourne-disque Teppaz, les meubles en Formica. La mode s’américanise : jeans, blousons, jupes crayons et coiffures crantées deviennent populaires chez les jeunes.
Les premiers magazines destinés aux adolescents apparaissent, témoin de l’émergence d’une nouvelle tranche d’âge au pouvoir culturel croissant.
Mode : entre tradition française et influences américaines
La mode féminine de 1955 hésite encore entre les tenues sobres de l’après-guerre et les lignes féminines popularisées par Christian Dior avec son « New Look ». Taille marquée, jupes longues, gants, chapeaux : l’élégance est encore de mise. Mais chez les plus jeunes, les jupes crayons, les ballerines et les chemisiers cintrés font leur apparition.
Côté masculin, le costume reste la norme. Toutefois, dans les milieux populaires, on voit apparaître le blouson noir, emblème d’une jeunesse rebelle inspirée par James Dean et Marlon Brando.
Les tissus synthétiques comme le nylon et le tergal commencent à concurrencer la laine et le coton. On cherche des vêtements pratiques, moins chers et plus faciles à entretenir.
Jouets : entre tradition artisanale et modernité industrielle
Les enfants de 1955 jouent encore beaucoup dehors : corde à sauter, billes, patins à roulettes. Mais l’industrie du jouet se modernise. Les trains électriques (comme ceux de la marque Jouef), les voitures miniatures (Dinky Toys, Norev), et les poupées en plastique remplacent peu à peu les jouets en bois.
Le Meccano reste un grand classique pour les garçons, tout comme les petits soldats. Pour les filles, les poupées Françoise ou Bleuette font encore fureur. On commence aussi à voir apparaître des jeux inspirés de la culture américaine.
Les catalogues de jouets deviennent des objets de convoitise à l’approche de Noël, notamment ceux du Printemps ou des Galeries Lafayette.
Publicité : l’art de la persuasion s’installe dans les foyers
En 1955, la publicité connaît un véritable essor. Affiches, journaux, radio : les marques investissent les médias pour conquérir les consommateurs. On vante les mérites du savon Le Chat, de la lessive Omo ou du chocolat Poulain.
Les visuels sont colorés, les slogans rythmés. Certaines campagnes deviennent emblématiques : « Monsieur Propre » naît aux États-Unis mais inspire rapidement la France. La publicité commence à façonner les rêves de confort et de modernité des classes moyennes.
La réclame s’adresse de plus en plus aux femmes au foyer, avec des promesses de gain de temps et de facilité, souvent associées à l’image de la mère souriante dans sa cuisine moderne.
Une année 1955 de précurseurs et faits marquants
1955 annonce donc les grands bouleversements à venir. La France change de visage, lentement mais sûrement. La jeunesse prend la parole, les habitudes se modernisent, la culture s’internationalise.
C’est une année qui préfigure la révolution des années 60, et qui marque la fin d’une certaine idée de la France d’avant-guerre.
Un livre indispensable sur le flipper
Le flipper mérite en effet qu’on lui consacre un ouvrage qui soit à la fois documenté et facile à lire. D’autant que les livres en français sur le sujet se font rares aujourd’hui. L’objectif étant également de présenter, dans ce même livre, une iconographie importante sur le sujet. Ainsi, au fil des pages illustrées de nombreuses photos, le lecteur aura loisir de se laisser porter par un récit divisé en plusieurs chapitres. Chacun d’entre-eux étant précédé d’une chronologie en quelques dates. Conçu également comme un magazine que l’on peut feuilleter, ce livre de 128 pages en couleurs propose des encadrés explicatifs, également illustrés.
FAQ : les faits marquants en France en 1955
Quel est l’événement politique majeur de 1955 en France ?
La chute du gouvernement de Pierre Mendès France en février, remplacé par Edgar Faure, marque un tournant. La dissolution de l’Assemblée par Faure en décembre préfigure la fin de la IVe République.
Quel objet symbolise l’année 1955 ?
La Citroën DS, présentée au Salon de l’Auto d’octobre 1955, incarne le modernisme français par excellence.
Quels chanteurs étaient populaires en 1955 ?
Charles Aznavour, Georges Brassens, Edith Piaf dominent la scène musicale. Le rock’n’roll commence à être entendu chez les jeunes.
Quelle est la place de la télévision en 1955 ?
Encore marginale, elle commence à entrer dans les foyers. La radio reste le média principal, notamment avec l’arrivée d’Europe 1.
Comment vivait-on au quotidien ?
Le confort moderne se développe lentement. L’électroménager s’installe, les lotissements se multiplient, et l’automobile devient accessible au plus grand nombre.
Quelles étaient les tendances de mode en 1955 ?
Le « New Look » de Dior domine, mais les jeunes adoptent des tenues plus américanisées comme les jeans et les blousons. Les tissus synthétiques gagnent du terrain.
Quels jouets faisaient fureur en 1955 ?
Trains électriques, voitures miniatures, poupées classiques et Meccano faisaient le bonheur des enfants, en extérieur comme à l’intérieur.
Comment était la publicité en 1955 ?
Colorée, persuasive, elle prend de l’ampleur dans les journaux et à la radio, s’adressant surtout aux femmes au foyer avec des messages sur le confort moderne.
