L’année 1987 en France est marquée par des transformations profondes dans la vie quotidienne, la culture, les loisirs, les médias et la politique culturelle. La société française entre dans une nouvelle phase de modernité, influencée par les mutations technologiques, les tensions économiques et les débats autour de l’identité culturelle. Les Français, au quotidien, ressentent ces changements dans leurs habitudes domestiques, leur accès à l’information, leurs loisirs, mais aussi dans leur manière de consommer la culture.
Vie quotidienne en 1987
En 1987, les Français constatent une augmentation notable de leur temps libre. Cette tendance s’explique par plusieurs facteurs : la réduction du temps de travail, l’augmentation du chômage, l’évolution des structures familiales et la montée en puissance de l’équipement électroménager dans les foyers. Les femmes, en particulier, voient leur emploi du temps se transformer. Elles adoptent des outils modernes facilitant les tâches domestiques, comme le lave-vaisselle, le micro-ondes ou les robots de cuisine. L’apparition de services comme les plats préparés et la livraison à domicile modifie aussi le quotidien. Le style année 80 évolue lentement mais sûrement.
Cette libération de temps favorise l’émergence de nouvelles habitudes de loisirs. La télévision devient l’activité centrale du foyer, souvent partagée en famille le soir. La vidéo à domicile se démocratise avec l’apparition massive des magnétoscopes. Les familles enregistrent leurs émissions préférées, louent des films, et s’habituent à un nouveau rythme de consommation audiovisuelle. Cette hausse du temps libre s’accompagne aussi d’une individualisation des pratiques, stimulée par les premiers ordinateurs domestiques, les consoles de jeux comme la NES, et les baladeurs audio.
Culture et loisirs
Dans le prolongement de cette transformation sociale, la culture en 1987 devient également un sujet central en France. Les États généraux de la culture, initiés par Jack Ralite, rassemblent de nombreux artistes, penseurs, responsables d’institutions et acteurs de la création. Ils s’inquiètent de l’influence croissante du marché et de la publicité sur la programmation culturelle. Le texte qui en ressort, la « Déclaration des droits de la culture », proclame que la création doit être libre et éloignée des logiques marchandes.
En parallèle, les Français continuent de consommer la culture sous toutes ses formes : cinéma, musique, musées, expositions. Le rock français vit une belle période avec des artistes comme Jean-Jacques Goldman, Mylène Farmer ou Indochine. Le cinéma français est marqué par des films populaires comme « Trois hommes et un couffin » ou « Le Grand Chemin ». La bande dessinée, elle aussi, est en plein essor avec la montée en puissance de nouveaux auteurs.
Les loisirs évoluent rapidement. La télévision occupe une place prépondérante, avec des émissions comme « Télématin », lancée en 1985, devenue un rendez-vous matinal pour les actifs et les retraités. L’émission radiophonique « Le Jeu des 1 000 euros » continue de faire vibrer les petites villes de France. Les Français écoutent aussi beaucoup la radio, en voiture, au travail, à la maison. Europe 1, RTL, et France Inter dominent les ondes.
Médias et télévision
Le paysage audiovisuel français change radicalement en 1987. TF1 est privatisée en avril, dans le cadre d’une politique de libéralisation engagée par le gouvernement Chirac. La chaîne passe sous le contrôle du groupe Bouygues. C’est une première en France : une grande chaîne de télévision passe dans le secteur privé. Pour se distinguer, TF1 lance « Bonjour ! La Matinale TF1 », une émission quotidienne destinée à concurrencer « Télématin » d’Antenne 2. Mais l’émission ne rencontre pas le succès escompté et disparaît rapidement.
Dorothée, immense star de la jeunesse, quitte Antenne 2 pour rejoindre TF1 où elle lance en septembre « Club Dorothée ». Cette émission, diffusée plusieurs fois par semaine, est un véritable raz-de-marée. Elle propose dessins animés japonais, variétés, sketchs, et interactivité avec les jeunes téléspectateurs. Elle marque toute une génération. La place des mangas comme « Dragon Ball » ou « Les Chevaliers du Zodiaque » devient centrale dans les cours de récré.
Politique culturelle de l’année 1987
La politique culturelle en 1987 reste très dynamique. Jack Lang, toujours ministre de la Culture, poursuit sa volonté de démocratiser l’accès à la culture. La Fête de la Musique, lancée en 1982, est devenue un événement attendu chaque 21 juin. Les Journées nationales du patrimoine, instaurées en 1984, permettent à tous de visiter gratuitement châteaux, musées, lieux habituellement fermés au public. L’État investit aussi dans la création de scènes nationales, pour soutenir le spectacle vivant dans toutes les régions.
Le ministère encourage les pratiques culturelles des jeunes : subventions aux conservatoires, accès facilité aux salles de cinéma pour les scolaires, soutien aux artistes émergents. Des programmes sont lancés pour revitaliser les bibliothèques municipales et moderniser les musées. La volonté est claire : que la culture ne soit plus réservée à une élite.
Évolution des pratiques culturelles
Depuis 1973, les enquêtes du ministère de la Culture mesurent les pratiques culturelles des Français. En 1987, les résultats sont clairs : la télévision est devenue le loisir principal. Près de 90 % des Français regardent la télévision tous les jours. Ils y consacrent environ 3 heures par jour selon Médiamétrie. La lecture, en revanche, est en recul, surtout chez les jeunes adultes.
Des voix s’élèvent pour s’inquiéter de cette passivité croissante. La consommation audiovisuelle augmente, mais la pratique artistique personnelle (musique, théâtre amateur, dessin) semble stagner. Les Français restent très attachés à leur patrimoine culturel, mais la manière de l’aborder change. Les sorties au cinéma restent populaires, de même que les concerts, mais les programmations doivent s’adapter à une demande plus segmentée.
Conclusion
L’année 1987 représente un tournant dans la société française. Les avancées technologiques, la libéralisation de certains secteurs comme l’audiovisuel, les débats sur la marchandisation de la culture et la réorganisation du temps libre marquent durablement cette époque. Une génération se construit avec des références télévisuelles, musicales et culturelles propres. Les bases de la société des années 1990 sont posées.
Foire aux questions (FAQ) sur l’année 1987 en France
Quels ont été les principaux changements dans la vie quotidienne des Français en 1987 ? En 1987, les Français bénéficient de plus de temps libre grâce à la réduction du temps de travail et aux progrès de l’électroménager. Cela transforme leurs habitudes : plus de loisirs à domicile, montée de la télévision, apparition de nouvelles technologies comme les magnétoscopes et les consoles de jeux.
Quels événements culturels majeurs ont marqué l’année 1987 en France ? Les États généraux de la culture ont réuni les acteurs culturels pour réfléchir à l’indépendance de la création face au marché. En musique, Mylène Farmer ou Goldman triomphent. Au cinéma, des films populaires attirent les foules. La bande dessinée gagne en reconnaissance.
Comment la télévision a-t-elle évolué en 1987 ? TF1 devient une chaîne privée et tente de se distinguer par de nouveaux formats. « Club Dorothée » s’impose comme un véritable phénomène jeunesse. La télévision devient un univers clé pour les enfants comme pour les adultes.
Quelle était la politique culturelle de la France en 1987 ? Sous Jack Lang, la politique culturelle vise à démocratiser l’accès à la culture. Fête de la Musique, Journées du Patrimoine, soutien aux artistes : l’État veut favoriser une culture vivante et partagée par tous.
Comment les Français vivaient-ils leurs loisirs en 1987 ? Les loisirs deviennent plus domestiques : télévision, jeux vidéo, musique à la maison. Mais les sorties restent importantes : cinéma, concerts, visites culturelles continuent de rythmer la vie sociale.