La Lambretta : icône vintage italo-française !

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Image par Brigitte Wagner de Pixabay

Impossible de rester indifférent devant une Lambretta : son allure rétro, sa carrosserie brillante et ses lignes arrondies captent immédiatement le regard et réveillent une douce nostalgie. Ce scooter blanc immaculé, au design élégant, évoque instantanément les années 60 et les ruelles ensoleillées de Rome ou de Nice. Symbole de la dolce vita, la Lambretta n’est pas seulement un scooter : c’est une légende roulante, une machine à souvenirs. Et ce que peu de gens savent, c’est qu’elle a aussi une belle histoire française, profondément ancrée dans notre patrimoine industriel.

Une concurrente chic de la Vespa

Née dans l’immédiat après-guerre à Milan, la Lambretta est le fruit de l’entreprise Innocenti. Elle voit le jour dans un contexte de reconstruction économique et sociale. Pensée pour offrir une alternative pratique, économique et stylée à la voiture, elle conquiert rapidement les villes européennes. Son châssis tubulaire, ses carénages interchangeables et son design fonctionnel séduisent aussi bien les ouvriers que les jeunes urbains.

Face à la Vespa, elle impose sa propre signature : un cadre plus rigide, une ligne plus élancée et un caractère plus sportif. Là où la Vespa joue la carte de la douceur et de la sensualité, la Lambretta mise sur la performance et l’efficacité.

Ce deux-roues est adopté par toute une génération de jeunes, notamment les « mods » au Royaume-Uni, qui en font l’un des symboles de leur contre-culture. Son style affirmé, son bruit caractéristique, sa posture de conduite droite et son look audacieux lui donnent une allure unique. Elle s’impose également dans de nombreuses publicités, films, et devient un emblème du design italien.

Une histoire méconnue : la fabrication en France

On l’ignore souvent, mais la Lambretta a aussi été fabriquée en France ! Dans les années 1950 et 60, sous licence d’Innocenti, les scooters Lambretta sont assemblés dans l’usine de la Société Française de Mécanique et de Carrosserie (SFMC) à Saint-Julien-les-Villas, près de Troyes, dans l’Aube. Ce site industriel, construit dans les années 1930 pour répondre aux besoins croissants de la production mécanique en France, était initialement dédié à la fabrication de pièces automobiles et de machines-outils. Il disposait de vastes ateliers, de chaînes de montage modernisées pour l’époque, et d’une main-d’œuvre qualifiée issue du bassin ouvrier troyen. À l’origine dédié à d’autres productions mécaniques, a été transformé pour accueillir l’assemblage de ces scooters qui allaient séduire les Français.

L’objectif ? Produire localement pour répondre à la demande croissante, c’était aussi s’appuyer sur un outil industriel performant et sur un vivier de main-d’œuvre disponible. À son apogée, l’usine de Saint-Julien-les-Villas employait près de 300 salariés dédiés à la chaîne d’assemblage des scooters Lambretta. Entre 1951 et 1962, on estime que plus de 50 000 unités ont été produites sur le site français, toutes séries confondues. Cette production contribuait à l’économie locale et participait aussi à la diffusion de ce moyen de transport sur tout le territoire.

Une usine à Saint-Julien-les-Villas, près de Troyes

Les modèles français présentent parfois des variations par rapport à leurs cousins italiens : par exemple, le modèle LD français pouvait être équipé d’une selle monoplace différente et d’un compteur de vitesse intégré au guidon, alors que les versions italiennes proposaient souvent des options plus sportives. D’autres différences incluaient des badges spécifiques ou des peintures adaptées au marché local, avec parfois même des choix de coloris inspirés des tendances automobiles françaises de l’époque.

Cette production hexagonale a permis à la Lambretta de devenir un véritable objet de culte en France. Elle s’est imposée dans les villes comme un moyen de transport moderne, abordable, et chic. Dans certaines régions, elle a même été utilisée par les facteurs, les commerçants ou les jeunes travailleurs.

Une esthétique toujours tendance

Le retour en force du style vintage touche tous les domaines : mode, mobilier, musique… et bien sûr, les scooters. Alors, pourquoi un tel engouement pour la Lambretta aujourd’hui ?

D’abord pour son look. Ses lignes intemporelles, son chrome étincelant, ses couleurs pastel ou brillantes, en font un scooter photogénique, idéal pour les passionnés de vintage, les amateurs de design ou les curieux de patrimoine mécanique. Elle attire autant sur Instagram que dans les rassemblements spécialisés.

Mais aussi pour ce qu’elle représente : une époque où l’on prenait le temps, où le style comptait autant que la destination. Monter sur une Lambretta, c’est renouer avec une sensation de liberté, de lenteur choisie, et de plaisir simple. C’est aussi revivre un moment de notre histoire industrielle européenne.

Les collectionneurs s’arrachent les modèles bien conservés ou restaurés avec soin. Certains investissent des milliers d’euros dans des pièces d’origine ou dans des restaurations complètes. Des clubs de passionnés se retrouvent pour des balades rétro, souvent costumés, pour faire revivre l’ambiance des sixties. Ces événements mêlent passion, transmission et convivialité.

On trouve même des artisans spécialisés dans la restauration de Lambretta en France et à l’étranger. Ce savoir-faire participe à la sauvegarde d’un patrimoine technique. En en même temps à l’émergence d’une nouvelle forme de luxe : le rétro haut de gamme.

En conclusion

La Lambretta, c’est plus qu’un scooter : c’est un véritable art de vivre. Elle symbolise l’élégance, la liberté, le mouvement, et incarne une vision joyeuse et élégante de la mobilité. Et elle a laissé sa trace aussi bien dans les rues de Rome que sur les routes françaises. Si vous en croisez une, prenez le temps de l’admirer. Elle a une histoire à raconter, et peut-être même à partager.

Foire aux questions (FAQ)

La Lambretta est-elle toujours fabriquée aujourd’hui ?
Non, la production d’origine par Innocenti s’est arrêtée dans les années 1970. Cependant, des relances modernes sous licence ont vu le jour, notamment en Inde et plus récemment en Europe. Certaines marques exploitent le nom pour proposer des scooters électriques inspirés du design original.

Quelle est la différence entre une Lambretta et une Vespa ?
La Lambretta a un cadre tubulaire et souvent une mécanique plus accessible. Elle offre un style plus anguleux et sportif, alors que la Vespa privilégie la rondeur et l’élégance douce. La Lambretta était souvent perçue comme plus performante et plus rigide, avec un entretien facilité grâce à ses panneaux démontables.

Où peut-on voir des Lambretta aujourd’hui ?
Lors de rassemblements vintage, dans des musées du deux-roues, ou chez des collectionneurs passionnés. Il existe aussi des clubs en France qui organisent des balades et événements. Certaines villes comme Paris ou Lyon accueillent même des expositions temporaires consacrées aux scooters classiques.

Combien vaut une Lambretta de collection ?
Cela dépend du modèle, de son état, de sa rareté et de la qualité de sa restauration. Les prix varient entre 2 500 € pour un modèle courant à plus de 10 000 € pour une version rare restaurée. Les modèles français, s’ils conservent leurs caractéristiques d’origine, peuvent être particulièrement recherchés.

Est-ce difficile d’entretenir une Lambretta ?
Pas forcément, à condition d’avoir accès aux bonnes pièces et à un mécano habitué aux véhicules anciens. Il existe des boutiques spécialisées, des sites de vente de pièces détachées, et des forums d’entraide entre passionnés. De nombreux guides et tutoriels sont également disponibles pour les amateurs de mécanique.