Qui, parmi les amateurs de vintage, n’a jamais frissonné en entendant les premières notes percutantes du thème de Lalo Schifrin ? Cette mèche qui crépite, cette bande qui s’autodétruit… Mission : Impossible est bien plus qu’une série, c’est un monument de la télévision des années 60 et 70. Elle a défini les codes du film d’espionnage sur le petit écran. Si les premières saisons ont marqué les esprits, la période charnière de 1969-1971, correspondant aux saisons 4 et 5, représente un moment de pure réinvention. L’équipe de l’Impossible Missions Force (IMF) change de visage, accueillant de nouveaux talents pour des missions toujours plus audacieuses. Cet article vous propose de redécouvrir les acteurs de Mission Impossible qui composaient cette équipe iconique au tournant des années 1970.
Chef d’orchestre imperturbable : Peter Graves dans le rôle de Jim Phelps
Lorsqu’on pense à Mission : Impossible, la figure calme et autoritaire de Jim Phelps s’impose. Peter Graves, qui a repris les rênes de l’équipe dès la deuxième saison, est au sommet de son art en 1970. Il incarne le leader parfait, un stratège génial dont le cerveau semble toujours avoir trois coups d’avance sur l’ennemi. Son rituel de sélection des agents en début d’épisode, feuilletant son dossier de photos en vinyle, est un moment culte.
Peter Graves apporte au personnage une sophistication et une chaleur qui contrastent avec le côté plus froid et distant de son prédécesseur, Dan Briggs. Phelps n’est pas seulement un patron ; il est un mentor. Il fait une confiance absolue à ses agents, leur laissant une grande autonomie tout en gardant une vue d’ensemble de l’opération. L’acteur, avec son physique rassurant et sa voix posée, rend chaque plan, aussi farfelu soit-il, parfaitement crédible. Son flegme légendaire est la pierre angulaire sur laquelle repose toute la tension dramatique de la série. C’est grâce à lui que le spectateur accepte sans sourciller les masques, les gadgets et les manipulations psychologiques les plus complexes.
Les piliers indispensables : la continuité de l’équipe
Une équipe d’élite ne serait rien sans ses spécialistes. En 1970, deux visages familiers assurent la stabilité et l’efficacité de l’IMF.
- Greg Morris, l’ingénieur de génie (Barney Collier)Barney Collier est le cœur technique de l’IMF. Interprété par le talentueux Greg Morris, il est le maître des gadgets, de l’électronique et du contournement de systèmes de sécurité. Aucune alarme, aucun coffre-fort, aucune surveillance ne lui résiste. La série lui doit ses moments de tension les plus intenses, lorsque, chronomètre en main, il désactive un mécanisme complexe à la dernière seconde.Au-delà de son rôle crucial dans les missions, la présence de Greg Morris était, pour l’époque, révolutionnaire. Il incarnait un personnage afro-américain hautement qualifié, respecté et indispensable, loin des stéréotypes alors courants à la télévision américaine. Il a ouvert la voie à de nombreux acteurs et a prouvé que le talent n’avait pas de couleur.
- Peter Lupus, le colosse au grand cœur (Willy Armitage)Willy Armitage est la force tranquille de l’équipe. Joué par l’ancien champion de culturisme Peter Lupus, son rôle est souvent celui de l’homme de main, du gros bras chargé de soulever des charges lourdes, de neutraliser un garde ou de créer une diversion par sa simple présence physique. Bien que son personnage ait peu de dialogues, sa loyauté et sa fiabilité sont sans faille.Willy est l’ancre physique de l’équipe. Il est celui qui exécute les tâches les plus physiques sans jamais se plaindre. Sa présence imposante et silencieuse est un élément essentiel de la dynamique du groupe, un roc sur lequel Phelps et les autres peuvent toujours compter.
Le défi du remplacement : l’arrivée de Leonard Nimoy (The Great Paris)
La fin de la saison 3 marque un tournant majeur : le départ de Martin Landau (Rollin Hand) et de son épouse à la ville comme à l’écran, Barbara Bain (Cinnamon Carter), suite à des désaccords contractuels. Remplacer un duo aussi charismatique, surtout le maître du déguisement qu’était Rollin Hand, semblait une mission impossible en soi. Les producteurs ont alors eu un coup de génie : engager une autre icône de la télévision, fraîchement libérée de ses obligations intergalactiques.
Leonard Nimoy, mondialement connu pour son rôle de Spock dans Star Trek, rejoint le casting pour les saisons 4 et 5. Il incarne « The Great Paris », un magicien et illusionniste de renommée mondiale recruté par l’IMF. L’idée était brillante : plutôt que de copier le personnage de Rollin Hand, Paris apporte ses propres compétences. Ses talents de prestidigitateur, de maître de l’évasion et de psychologue ajoutent une nouvelle dimension aux arnaques montées par l’équipe.
Pour Nimoy, le défi était de faire oublier le Vulcain aux oreilles pointues. Il y parvient avec brio, composant un personnage élégant, parfois théâtral, capable de se glisser dans la peau de dizaines de personnalités différentes. Sa formation de comédien lui permet d’offrir des transformations spectaculaires, faisant de Paris le nouveau maître incontesté du masque et de l’imposture.
La touche féminine en évolution : Lesley Ann Warren (Dana Lambert)
Remplacer la sublime et glaciale Cinnamon Carter fut encore plus compliqué. La saison 4 a vu plusieurs actrices se succéder dans le rôle de l’agent féminin, sans qu’aucune ne s’impose durablement. Pour la saison 5, diffusée en 1970-1971, la production jette son dévolu sur une jeune actrice prometteuse : Lesley Ann Warren, dans le rôle de Dana Lambert.
Le personnage de Dana est conçu pour être différent de Cinnamon. Plus jeune, parfois plus émotive mais tout aussi rusée, elle utilise souvent son charme et une apparente vulnérabilité pour tromper ses cibles. Elle représente une tentative de rajeunir l’image de la série et d’attirer un public plus jeune. Si Lesley Ann Warren livre des performances solides, son personnage n’aura pas le même impact iconique que celui de Barbara Bain. Elle ne restera qu’une saison. Ce qui illustre la difficulté de trouver la pièce manquante du puzzle après le départ d’un membre fondateur.
L’alchimie d’une équipe d’acteurs au service de l’intrigue de Mission Impossible en 1970
Ce qui rend Mission : Impossible si fascinante, c’est que l’intrigue prime toujours sur les personnages. On ne sait presque rien de leur vie privée. Cette sobriété narrative force les acteurs à construire une alchimie professionnelle palpable. Leurs interactions sont basées sur des regards, des gestes précis et une confiance mutuelle absolue. L’équipe d’acteurs de Mission Impossible de 1970, malgré ses nouveaux membres, réussit à créer cette synergie. La dynamique entre le vétéran Phelps, les piliers Collier et Armitage, et les nouveaux venus Paris et Dana, fonctionne à merveille. Chaque agent est un rouage essentiel d’une mécanique parfaitement huilée. D’ailleurs, c’est la réussite de cette collaboration qui captive le spectateur à chaque épisode.
FAQ : les questions que vous vous posez sur les acteurs de Mission Impossible de 1970
Pourquoi Martin Landau et Barbara Bain ont-ils quitté la série ?
Martin Landau et Barbara Bain, qui étaient mariés à l’époque, ont quitté la série à la fin de la saison 3 en 1969. La raison principale était un désaccord salarial avec la production. Martin Landau estimait que son salaire n’était pas à la hauteur de sa contribution et de sa popularité. Cependant, les négociations n’ont pas abouti. Par solidarité, Barbara Bain a décidé de partir avec lui.
Leonard Nimoy a-t-il eu du mal à se défaire de son image de Spock ?
Ce fut l’un de ses plus grands défis professionnels. En acceptant le rôle de Paris, il cherchait justement à montrer une autre facette de son talent. Il a souvent expliqué en interview que le personnage de Paris, capable d’incarner une multitude d’identités, était l’antidote parfait au très rigide et monolithique Monsieur Spock. Le succès de sa performance dans Mission : Impossible a prouvé qu’il était bien plus qu’un seul personnage. Même si, bien entendu, Spock reste son rôle le plus célèbre.
Encore à savoir sur les acteurs de Mission impossible des années 1970
Quel était le rôle exact de Willy Armitage (Peter Lupus) dans l’équipe ?
Willy Armitage était « le muscle » de l’équipe. Son rôle principal était de fournir la force physique nécessaire aux opérations. Par exemple : forcer une porte, transporter du matériel lourd, maîtriser un adversaire, ou simplement servir de garde du corps. Bien qu’il parlait peu, sa présence était fondamentale pour de nombreuses missions qui nécessitaient une intervention physique directe. Il était l’homme de l’ombre fiable et puissant.
La série Mission Impossible était-elle populaire en France dans les années 70 ?
Oui, absolument. Diffusée en France à partir de 1967 sur la deuxième chaîne de l’ORTF, la série a connu un immense succès. Le public français a tout de suite été séduit par le suspense, l’ingéniosité des scénarios et le professionnalisme des personnages. Le générique et la fameuse phrase « Ce message s’autodétruira dans cinq secondes » sont entrés dans la culture populaire française.
Combien de saisons de la série originale Mission Impossible existe-t-il ?
La série originale, diffusée entre 1966 et 1973, compte un total de 7 saisons. Une suite, intitulée Mission : Impossible, 20 ans après, a été produite en 1988-1990 avec le retour de Peter Graves dans le rôle de Jim Phelps, et a duré 2 saisons.
