Voitures stars de cinéma et leurs légendes

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Certaines silhouettes sont inoubliables. Elles évoquent instantanément une musique, une réplique culte ou une scène d’action effrénée. Parfois, ces silhouettes ne sont pas humaines. Elles sont faites de tôle, de chrome et de cuir. Une voiture, au cinéma, peut transcender son statut de simple accessoire pour devenir une véritable icône. Elle devient un personnage à part entière qui vole presque la vedette aux acteurs. Nous allons aujourd’hui nous pencher sur ces mécaniques de légende, véritables voitures stars de cinéma. Elles ont crevé l’écran et marqué à jamais l’imaginaire collectif. Attachez vos ceintures, le voyage dans le temps commence.

L’élégance et le flegme britannique : l’Aston Martin DB5 de James Bond

Comment aborder ce sujet sans commencer par elle ? L’Aston Martin DB5 est indissociable de l’agent secret le plus célèbre de Sa Majesté. Apparue pour la première fois dans Goldfinger en 1964, elle a défini à elle seule l’archétype de la voiture d’espion. Sean Connery lui donnait son charisme. Elle lui offrait une panoplie de gadgets qui ont fait rêver des générations entières.

Ce bolide n’était pas seulement rapide et sublime avec sa couleur « Silver Birch ». Q l’avait équipée de plaques d’immatriculation rotatives, d’un bouclier pare-balles, de mitrailleuses dissimulées derrière les clignotants. Et, bien sûr, du fameux siège passager éjectable. Chaque gadget était une promesse d’évasion et d’aventure. La DB5 est devenue le prolongement de la personnalité de Bond : sophistiquée, dangereuse et terriblement séduisante. Son aura est telle qu’elle continue de faire des apparitions remarquées dans les films plus récents de la saga. C’est comme un clin d’œil respectueux à la légende originelle.

La course-poursuite inoubliable : la Ford Mustang de Bullitt

Changeons radicalement d’ambiance pour les rues pentues de San Francisco. En 1968, le film Bullitt a offert au monde l’une des courses-poursuites les plus intenses et réalistes de l’histoire du cinéma. Pendant près de dix minutes, le lieutenant Frank Bullitt, incarné par un Steve McQueen au sommet de son art, traque des tueurs à gages. Son arme ? Une Ford Mustang GT Fastback de 1968, couleur « Highland Green ».

Aucune musique ne vient perturber le ballet sauvage des moteurs. On entend seulement le vrombissement rauque du V8, les crissements de pneus et le fracas de la tôle. Steve McQueen, pilote aguerri, a réalisé une grande partie des cascades lui-même, apportant une authenticité palpable à la scène. La Mustang, puissante et nerveuse, devient l’instrument de sa détermination froide. Elle n’a pas de gadgets, juste une puissance brute et un style inimitable. Cette scène a établi un nouveau standard pour les films d’action. La Mustang de Bullitt est ainsi devenue le symbole de la « muscle car » américaine, sauvage et indomptable.

La petite française qui crève l’écran : la Citroën 2cv dans Le Corniaud

Le cinéma français a aussi ses icônes, souvent plus modestes mais tout aussi mémorables. Qui peut oublier la scène d’ouverture du Corniaud en 1965 ? Antoine Maréchal (Bourvil) part pour ses vacances en Italie au volant de sa fière Citroën 2CV. À peine a-t-il quitté Paris que sa « Deuche » est pulvérisée par la Rolls-Royce de Léopold Saroyan (Louis de Funès).

En quelques secondes, la petite voiture populaire se désintègre littéralement. Elle ne laisse que son conducteur pantois au milieu des débris. Cette destruction comique est le point de départ de toute l’intrigue. La 2CV n’est pas ici un symbole de puissance, mais celui de l’honnête homme. C’est le Français moyen dont les plans sont chamboulés par le destin. Elle représente une certaine idée de la France d’après-guerre, simple et sans prétention. Son explosion est un gag visuel parfait qui ancre immédiatement le film dans une réalité populaire et attachante.

Le futur au présent : la DeLorean DMC-12 de Retour vers le Futur

« Quitte à voyager dans le temps au volant d’une voiture, autant en choisir une qui ait de la gueule ! » Cette réplique de Doc Brown dans Retour vers le Futur (1985) résume tout. La DeLorean DMC-12, avec ses portes papillon et sa carrosserie en acier inoxydable brossé, était déjà une voiture hors normes. Mais en la transformant en machine à voyager dans le temps, le film l’a rendue éternelle.

Ironiquement, la DeLorean fut un échec commercial retentissant. Sa production s’était arrêtée quelques années avant la sortie du film. C’est le cinéma qui lui a offert une seconde vie, bien plus glorieuse. Équipée du convecteur temporel et nécessitant une vitesse de 88 miles par heure pour faire le grand saut, elle est devenue le symbole ultime de l’aventure. Elle incarne la possibilité de changer son destin. Aujourd’hui, il est impossible de voir une DeLorean sans penser à Marty McFly. Elle évoque les traces de pneus enflammées qu’elle laissait derrière elle.

La coccinelle la plus humaine : Choupette, Un amour de Coccinelle

Bien avant les voitures autonomes, il y avait Choupette. Dans Un amour de Coccinelle (The Love Bug), produit par Disney en 1968, une Volkswagen Coccinelle de 1963, blanche, portant le numéro 53, a prouvé qu’une voiture pouvait avoir une âme. Choupette n’est pas un véhicule, c’est une entité vivante. Elle est capable de sentiments, dotée d’une volonté propre et d’un talent inné pour la course automobile.

Elle choisit son pilote, fait des caprices, tombe amoureuse et accomplit des prouesses techniques impossibles. Ce film a transformé la perception de la Coccinelle, déjà immensément populaire, en lui conférant une personnalité attachante et malicieuse. Pour des millions de personnes, chaque « Cox » croisée sur la route pouvait être une lointaine cousine de Choupette. Elle incarne la magie de l’enfance et l’idée réconfortante que même les objets du quotidien peuvent avoir un cœur.

Le casse du siècle en Mini Cooper, autre voiture star de cinéma

En 1969, le film L’or se barre (The Italian Job) a transformé trois petites citadines en stars internationales de l’action. Pour réaliser le casse parfait à Turin, les protagonistes utilisent trois Mini Cooper S. Une rouge, une blanche et une bleue, en hommage au drapeau britannique. Le film est un prétexte à une course-poursuite spectaculaire. Il met en scène l’agilité et la robustesse incroyables de ces petites voitures.

On les voit dévaler des escaliers, se faufiler dans les célèbres galeries marchandes de la ville. Elles roulent dans des canalisations d’égouts et sautent même d’un toit à l’autre. La Mini, symbole de la « Cool Britannia » des années 60, devient l’héroïne improbable du film. Elle démontre que la taille n’a pas d’importance quand on a de l’audace et du style. Le film a si bien cimenté l’image de la Mini qu’il a inspiré un remake à succès en 2003. Cela prouve que la légende était toujours bien vivante.


FAQ : Tout savoir sur les voitures de légende et star au cinéma

Quelle est la voiture de cinéma la plus chère jamais vendue aux enchères ?

La palme revient à l’Aston Martin DB5 de 1965 utilisée pour la promotion des films Goldfinger et Opération Tonnerre. Elle a été vendue en 2019 pour la somme vertigineuse de 6,4 millions de dollars. Juste derrière, on trouve l’une des Ford Mustang originales de Bullitt, adjugée à 3,74 millions de dollars en 2020.

Pourquoi la Ford Mustang de Bullitt est-elle si spéciale ?

Au-delà de son style, son importance réside dans l’authenticité de la scène. C’est l’une des premières fois qu’une course-poursuite était filmée de manière aussi réaliste, sans musique. Elle comportait de vraies cascades à grande vitesse dans les rues d’une ville. L’implication personnelle de Steve McQueen, véritable passionné d’automobile, a ajouté une couche de crédibilité et de danger. Cela a rendu la séquence mythique.

Encore à savoir sur les voitures stars du cinéma

Les voitures françaises ont-elles eu autant de succès à l’international ?

Si elles n’ont pas la même aura de « blockbuster » que les voitures américaines ou britanniques, certaines voitures françaises sont devenues cultes. La Citroën DS, avec son design futuriste, a marqué les esprits dans des films comme Fantômas se déchaîne où elle s’envole. Plus récemment, la Peugeot 406 de la saga Taxi a connu un immense succès en France et à l’étranger. Elle est devenue un symbole de vitesse et de comédie d’action à la française.

Comment les voitures star de cinéma sont-elles modifiées pour les tournages ?

Les modifications varient énormément. Pour les scènes de dialogue, la voiture peut être montée sur une remorque spéciale (« process trailer« ). Pour les cascades, plusieurs exemplaires identiques sont souvent utilisés. Certains sont renforcés avec des arceaux de sécurité, d’autres ont des moteurs plus puissants. Ils ont aussi des suspensions modifiées ou des systèmes de freinage améliorés. Dans le cas de voitures « gadgets » comme celles de James Bond, des équipes d’effets spéciaux passent des mois à concevoir et intégrer les mécanismes. Ils les font fonctionner de manière crédible à l’écran.