Tout le monde connaît le philatéliste, qui traque le timbre rare, ou le numismate, qui chérit ses pièces de monnaie anciennes. Ces collections nobles et reconnues ne sont pourtant que la partie émergée d’un iceberg immense et bigarré. En dessous, bouillonne un monde de passions dévorantes pour les objets les plus humbles, les plus étranges, les plus inattendus. Cet univers a son propre langage, ses propres codes et surtout, ses propres noms. Oubliez les classiques et laissez-nous vous guider à la découverte des noms de collectionneurs insolites qui transforment le banal en trésor. C’est un véritable voyage au cœur de la mémoire collective et de la poésie du quotidien qui vous attend.
La manie des noms de collectionneurs insolites
Avant de plonger dans les collections elles-mêmes, il est amusant de constater le besoin de nommer ces passions. La plupart de ces termes sont des néologismes, souvent construits sur des racines grecques ou latines. Le suffixe le plus courant est « -phile », du grec philos, qui signifie « ami » ou « celui qui aime ». Chaque nom est comme un titre de noblesse, une façon de donner un cadre sérieux à un hobby qui peut sembler excentrique. Voici un petit lexique pour commencer.
Le fabophile, ou favophile, collectionne les fèves des galettes des Rois. Cette tradition, qui remonte à l’époque romaine, a généré une quantité incroyable de petites figurines. D’abord en porcelaine, puis en plastique, elles représentent des santons, des personnages de dessins animés ou des symboles historiques. Le fabophile ne se contente pas de trouver la fève dans sa part de galette ; il recherche les séries complètes, les éditions limitées, faisant de l’Épiphanie une chasse au trésor qui dure toute l’année.
Le placomusophile jette son dévolu sur les plaques de muselet de champagne. Cette petite capsule métallique ronde, qui maintient le bouchon, est un objet d’une richesse insoupçonnée. Chaque maison de champagne possède ses propres plaques, qui changent au gré des cuvées et des événements. Le placomusophile les classe par marque, par couleur, par année, créant des tableaux magnifiques qui racontent l’histoire du plus festif des breuvages.
Ces chers objets du quotidien…
Le tégestologue s’intéresse à un objet emblématique des bars et des brasseries : le sous-bock de bière. Cette collection est un formidable témoignage de l’art graphique publicitaire. Le tégestologue voyage à travers les époques et les pays en accumulant ces petits cartons illustrés. Il préserve ainsi la mémoire de brasseries parfois disparues et l’évolution des logos et des slogans.
Plus proche de nos souvenirs d’enfance ou de nos fonds de tiroirs, le copocléphile amasse les porte-clés. Qui n’a pas eu entre les mains un de ces porte-clés publicitaires des années 60 et 70 ? Les marques comme Bourbon ont créé de véritables merveilles miniatures, avec des objets ou des liquides inclus dans le plastique. C’est une collection très vintage, qui nous parle d’une époque où les marques offraient de petits objets durables pour fidéliser leurs clients.
Les collectionneurs insolites du quotidien : au nom des objets modestes
La véritable magie de la collection insolite opère lorsque le regard se pose sur des objets que le commun des mortels jette sans y penser. Ces collectionneurs sont des poètes et des archéologues du présent, sauvant de l’oubli des fragments de notre vie de tous les jours.
Le tyrosémiophile est un collectionneur au nom bien complexe pour une passion très française : il collectionne les étiquettes de fromage ! Ces petits papiers colorés, collés sur les boîtes de camembert, de coulommiers ou de pont-l’évêque, sont de véritables œuvres d’art graphique. Ils nous renseignent sur l’histoire des laiteries, les techniques d’impression et l’imaginaire associé à nos terroirs. Une collection de tyrosémiophile est une ode à la gastronomie et au savoir-faire français.
Collection de gourmandises
Dans un registre tout aussi gourmand, le glycophile (ou saccharophiliste) collectionne les emballages de sucre. Qu’il soit en sachet ou en morceaux emballés, le sucre servi dans les cafés a souvent été un support de communication. On y trouve des séries sur les châteaux de la Loire, les signes du zodiaque, les grands événements sportifs… Le glycophile transforme la pause-café en une quête minutieuse, à l’affût de la petite image qui manque à sa collection.
Revenons à l’enfance avec le glacophile, qui conserve précieusement les emballages de bâtonnets glacés. Cette collection est une véritable machine à remonter le temps, évoquant les étés insouciants sur la plage. Les designs vifs et les personnages de dessins animés sur ces emballages sont une capsule temporelle des années 70, 80 ou 90.
Enfin, une collection plus controversée mais historiquement passionnante est celle du nicophiliste, qui amasse les paquets de cigarettes. Au-delà de l’objet lui-même, cette collection raconte plus d’un siècle d’histoire du design, du marketing et de l’évolution de la société face au tabagisme. Des paquets art déco des années 20 aux designs psychédéliques des années 70, c’est une facette de notre culture matérielle qui est ainsi préservée.
L’étrange et l’immatériel parmi les noms de collectionneurs de l’insolite
Certains collectionneurs vont encore plus loin. Notamment en s’affranchissant de l’objet manufacturé pour s’intéresser à la matière brute. Voire à l’immatériel ou à ce que d’autres considèrent comme un déchet ultime.
L’arénophile est un grand voyageur, même s’il ne quitte pas son salon. Il collectionne les sables du monde entier. Chaque fiole de sa collection est une fenêtre ouverte sur une plage de Thaïlande, un désert du Sahara ou une dune de la côte Atlantique. Les variations de couleurs, du noir volcanique au blanc corallien, et de textures créent une palette minérale d’une beauté infinie. Chaque échantillon est lié à un souvenir, une émotion, un voyage.
Plus chic, l’odoraphile (ou osmophile) collectionne les flacons de parfum. Ici, le contenu s’est peut-être évaporé depuis longtemps, mais le contenant reste un témoignage du luxe et du design. Des créations de Lalique ou Baccarat aux flacons plus modestes des parfums de notre adolescence, cette collection est un plaisir pour les yeux et un hommage à l’art de la parfumerie.
Toujours plus insolite et étrange !
Et puis, il y a l’inclassable, l’ultime collection insolite qui prête à sourire mais qui existe bel et bien : le collectionneur de sacs à vomi ! Il n’y a pas de nom officiel pour ce hobby (peut-être émétophile ?), mais des communautés très sérieuses existent. Elles échangent les sacs des différentes compagnies aériennes, les classent par pays, par modèle d’avion… C’est la preuve ultime que tout, absolument tout, peut devenir l’objet d’une passion et d’un désir de classification.
En conclusion, le monde des collectionneurs insolites est un antidote à la standardisation. Il nous apprend que la valeur d’un objet n’est pas seulement monétaire. Elle réside aussi dans l’histoire qu’il raconte, l’émotion qu’il suscite et le regard passionné que l’on pose sur lui. Chaque collectionneur, du plus modeste au plus excentrique, est un gardien de la mémoire. Un passeur d’histoires qui tisse, objet après objet, un lien tangible avec le passé.
Foire Aux Questions (FAQ) sur les noms de collectionneurs insolites
Q1 : D’où viennent tous ces noms de collectionneurs d’insolite?
La plupart de ces noms sont des néologismes créés par les collectionneurs eux-mêmes ou des passionnés de lexicologie. Ils sont généralement formés en combinant le nom de l’objet collectionné (souvent issu du grec ou du latin) avec le suffixe « -phile » (qui aime) ou « -logue » (qui étudie).
Q2 : Quelle est la collection la plus répandue dans le monde ?
Historiquement, la philatélie (timbres) et la numismatique (monnaies) sont les collections les plus universelles et les mieux structurées. Cependant, avec l’avènement d’internet, des collections de niche comme la placomusophilie (plaques de muselet) ou la fabophilie (fèves) connaissent un essor considérable. Ce type de collection compte des dizaines de milliers d’adeptes.
Q3 : Est-ce qu’une collection insolite peut avoir de la valeur ?
Absolument. La valeur d’un objet de collection est définie par sa rareté, son état de conservation et la demande. Une fève rare du 19ème siècle, une plaque de muselet d’une cuvée de champagne produite en très petite quantité, ou un porte-clés publicitaire rare des années 60 peuvent atteindre des prix très élevés lors de bourses d’échange ou de ventes aux enchères spécialisées.
Encore à savoir sur les noms de collectionneurs de l’insolite
Q4 : Comment commencer une collection insolite ?
Le meilleur conseil est de commencer par quelque chose qui vous passionne ou qui évoque pour vous un souvenir heureux. Ne pensez pas à la valeur future. Aimez-vous le graphisme des boîtes d’allumettes ? Êtes-vous fasciné par les capsules de bouteilles de lait ? L’important est le plaisir que vous procure la recherche et l’accumulation.
Q5 : Quel est le nom pour un collectionneur de bouchons en liège ?
Il n’existe pas de terme unique et officiel. Certains collectionneurs ont proposé des noms comme bouchonophile ou liégophile, mais aucun ne s’est vraiment imposé. Cela montre que cet univers est en constante évolution et que de nombreux noms sont encore à inventer !
